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• 1370; lat. sanies♦ Méd. (vx) ou littér. Matière purulente, humeur fétide mêlée de sang qui s'écoule des plaies infectées. ⇒ ichor, pus. « Ces visages, qui nous arrivaient couverts de sang et de sanie » (Duhamel).sanien. f. MED Matière purulente et sanguinolente qui s'écoule des plaies infectées, des ulcères.⇒SANIE, subst. fém.PATHOL., vieilli ou littér. Matière purulente d'odeur fétide, plus ou moins mêlée de sang, produite par des ulcères non soignés et des plaies infectées. Les gencives [des malades attaqués du scorbut] s'attaquent, elles se gonflent, et fournissent une sanie putride (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 455). Les médecins qui écrivent ont souvent une arrogance secrète. Comme s'ils étaient les seuls à connaître la misère humaine, le sang et la sanie (Le Nouvel Observateur, 17 mai 1967, p. 39, col. 1).— [En cont. métaph.] S'il existe dans mon œuvre des traces de sanie et de pus, je chercherai au fond de moi l'ulcère (MAURIAC, Trois récits, 1929, p. 156). Un prêtre est comme un médecin, il ne doit pas avoir peur des plaies, du pus, de la sanie. Toutes les plaies de l'âme suppurent (BERNANOS, Journal curé camp., 1936, p. 1148).Prononc. et Orth.:[sani]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1370 (Trad. de la Chirurgie de Gui de Chauliac d'apr. SIGURS, p. 73). Empr. au lat. sanies « sang corrompu » (qui s'écoule des blessures, intermédiaire entre le sang proprement dit et le pus). On rencontre au XIIIe s. la forme pic. sainnie (Rem. pop., Am. Salmon ds GDF. Compl.), issue du lat. tardif sania (IVe s. d'apr. SOUTER), v. FEW t. 11, p. 184b. Fréq. abs. littér.:35.sanie [sani] n. f.ÉTYM. Av. 1478, Chauliac; sainnie, dial., XIIIe; empr. du lat. sanies.❖♦ Méd. Vx et littér. Matière purulente, humeur fétide, mêlée de sang, qui s'écoule des plaies infectées. ⇒ Ichor, pus.1 On avait jeté les jeunes recrues dans la bataille. Ces visages, qui nous arrivaient couverts de sang et de sanie, étaient parfois des visages d'enfants.G. Duhamel, la Pesée des âmes, VI.1.1 (Le rose) Fleur sanglante des poumons phtisiques, mousse aux lèvres des hommes qui meurent la poitrine percée, tissus visqueux des fœtus, prunelles affreuses des albinos morbides, témoin du virus et du spirochète, compagnon des sanies et de toutes les purulences.Jean Ray, les Derniers Contes de Canterbury, p. 119.♦ Par métaphore :2 Un prêtre est comme un médecin, il ne doit pas avoir peur des plaies, du pus, de la sanie. Toutes les plaies de l'âme suppurent, Madame.Bernanos, Journal d'un curé de campagne, p. 168.
Encyclopédie Universelle. 2012.